vendredi 28 octobre 2016

Un air de guitare

Il n'est jamais trop tard
Pour un air de guitare
Pour se dresser devant
Les assassins malveillants
On a toujours raison
De préférer le violon
Pour combattre la connerie
L'infâme ignominie

On a toujours tort
D'adorer la mort
De tuer encore
Encore et encore
Cet enfant qui dort
Dans le hall de l'aéroport.

Il n'est jamais trop tard
Pour un air de guitare
Pour garder l'espoir
Qu'un jour ou qu'un soir
Le monde se lèvera
Et criera d'une seule voix
Non, non, non,
A la terreur sans nom.

On a toujours tort
De préférer la mort,
D'exécuter encore,
Encore et encore
Ces travailleurs matinaux
Dans les rames de métro.

Il n'est jamais trop tard
Pour un air de guitare
Car les notes de musique
Sont toujours pacifiques
Les bombes et les armes
S'inclinent devant Mozart,
En musique, pas de bains de sang,
A part au Bataclan.

On a toujours tort
De préférer la mort
D'assassiner encore,
Encore et encore,
De s'envoyer en l'air
Dans les salles de concert.

Non,  non, non,
A la terreur sans nom.
Non, non, non,
A la terreur des cons.

Il y a des événements qui nous touchent tous et auxquels il est impossible de rester insensible. J'ai écrit cette chanson au lendemain des attentats de Bruxelles. J'ai attendu quelques jours et je l'ai relue et rechantée et depuis, je suis assez divisé sur la question de savoir, si je la garde ou pas. Il y a toujours de l'émotion quand je la lis et quand je la chante, c'est pourquoi je la garde et je vous la présente aujourd'hui, même si écrire une chanson à chaud sur un thème aussi brûlant a toujours un côté quelque peu pathétique. Qu'en pensez-vous ?

jeudi 27 octobre 2016

Le temps d'une étincelle


Assis sur un récif, admirant l'océan,
Les vagues viennent à moi, cadeau des quatre vents.
Toute une éternité ne dure qu'une seconde,
Le temps n'a plus d'emprise, sur moi ou sur le monde
Et chaque fois que je plonge dans l'aquarelle
C'est mon âme qui rejoint, le temps d'une étincelle
Neptune et ses ondines au raz du fond marin.

Allongé sur le dos, sous le ciel étoilé,
Des millions de feux follets surgissent du passé.
Toute une éternité, c'est le temps que met la
Lumière de ces étoiles pour venir jusqu'à moi
Et chaque fois que la nuit, je lève les yeux vers le ciel,
C'est mon âme qui rejoint, le temps d'une étincelle,
Capitaine Kirk et Spock sur la planète Vulcain.

Allongé sur le dos dans les bras de Morphée,
Ses petites mains croisées, elle dort à poings fermés.
Toute une éternité, rien qu'à la regarder
Tout bien réfléchi me semble une courte durée
Et chaque fois que je l'espionne dans son sommeil
C'est mon âme qui rejoint, le temps d'une étincelle
Peter Pan l'éternel roi de tous les gamins.

Debout entre les quatre murs de ma prison
Pas d'étoiles, pas d'océan, rien que du béton.
Toute une éternité, c'est le temps qu'il me reste
à méditer les fautes qu'un jour j'ai pu commettre
Mais chaque nuit, je m'évade de cet enfer éternel
Quand mon âme rejoint, le temps d'une étincelle
Ma fillette au royaume de tous les gamins,
Capitaine Kirk et Spock sur la planète Vulcain,
Neptune et ses ondines au raz du fond marin.


Cette chanson date de 2009, écrite lors d'un voyage en Bretagne. Vous remarquez déjà que les voyages m'inspirent particulièrement. "Les plages de Barcelone" en sont un exemple, "Le temps d'une étincelle" aussi, et d'autres suivront.
Mes enfants sont ma deuxième source d'inspiration, ici ma fillette qui "dort à poings fermés" au "royaume de tous les gamins".
Rassurez-vous, je n'ai jamais été incarcéré, mais entre nous, quelle situation serait plus adéquate pour contraster avec tous ces synonymes de liberté ?

mercredi 26 octobre 2016

Maître Grand Jacques

Un hommage à Jacques Brel (... et un pied-de-nez aux flamingants)

Maître Grand Jacques, né à Bruxelles,
Tu chantais "merde" à ceux et celles
Qui s'imaginaient que le flamand
Rendait les Belges intelligents.
Maître Grand Jacques, ouvre les yeux,
Maître Grand Jacques, sois courageux,
Maître Grand Jacques, je te le dis :
Ils vont détruire ton plat pays.

On t'aurait dit, il y a cinquante ans
Que les lions de Bruges et Gand,
On t'aurait dit que les lions
boufferaient un jour le coq wallon.
Maître Grand Jacques, reviens sur terre
battre les moulins de De Wever.
Maître Grand Jacques, je te le dis :
Ils vont détruire ton plat pays.

Maître Grand Jacques, viens-nous en aide
Le pays est sur la corde raide.
On a besoin de mots, de guitares
Pour chanter notre désespoir.
Maître Grand Jacques, je t'en supplie,
Délivre-nous de cette folie.
Maître Grand Jacques, je t'en supplie,
Ils vont détruire notre plat pays.

Maître Grand Jacques, si tu m'entends
Sur la Grand Place souffle le vent,
Maître Grand Jacques, c'est un ouragan,
C'est la tempête des flamingants.
Maître Grand Jacques, seul un miracle
Peut nous sauver de cette bourrasque
Maître Grand Jacques, je suis athéiste
Je ne prie que les dieux qui existent.

mardi 25 octobre 2016

Les plages de Barcelone

Elles nous accueillent le soir
Les plages de Barcelone,
Sortant du dernier bar,
Les paumés, les ivrognes,
Nous écoutons la mer
Fumant un dernier joint
Pour rêver, comme hier,
De ce qu'il y a au loin.
Elles nous accueillent le soir,
Les plages de Barcelone.

Elles nous accueillent le soir,
Les plages de Barcelonne,
Pour dormir sans histoire
En dessous de la rue piétonne.
Vous nous regardez de travers
Parce qu'on n'a pas de maison
Mais le bord de la mer,
C'est bien mieux qu'une pension.
Elles nous accueillent le soir,
Les plages de Barcelone.

Elles nous accueillent la nuit,
Les plages de Barcelone
Nous qui gagnons notre vie
En jouant du trombonne.
En baisant nos clients,
Nous entendons la mer.
Nous n'avons pas vingt ans
Mais on fait des affaires.
Elles nous accueillent la nuit,
Les plages de Barcelone.

Elles nous ont acceptés
Les plages de Barcelone
Dans une société
Pour qui nous ne sommes personne.
Notre hymne national,
C'est le chant des sirènes,
Ces belles dames du large
Qui chaque jour nous emmènent,
Ces belles dames du large
Qui nous disent qu'elles nous aiment.


J'ai écrit cette chanson voici dix ans. En 2006. Après un séjour dans la capitale catalane que j'ai adoré. Malheureusement, à côté des merveilles que cette ville renferme (la Sagrada Familia, les maisons de Gaudi, le parc Güell, la forteresse de Montjuic, ...) et pour lesquelles les touristes dépensent des millions d'euros par an, la misère est omniprésente. J'ai eu honte lorsque j'ai vu ces gens dormant sous des couvertures en carton à deux pas d'une foule de fêtards bourrés. J'ai été profondément attristé lorsque cette gamine de seize ans maximum m'a proposé une passe au milieu de la Rambla. C'est en songeant tous ces parias que j'ai écrit ce texte et c'est à eux que je dédie cette chanson.


lundi 24 octobre 2016

Les mots

" Écrire et faire vivre les mots
Sur la feuille et son blanc manteau
Ça vous rend libre comme l'oiseau
Ça vous libère de tous les maux ".
                                 (Renaud, 2016)

Lorsque j'ai entendu cette chanson pour la première fois, j'en ai eu la chair de poule et la larme à l'oeil. Pas qu'il s'agisse d'une chanson triste, mais je me suis tout de suite reconnu dans cette chanson. Bien sûr, ça a souvent été le cas que je me reconnaisse dans une chanson de Renaud. En général, en écoutant "Mistral gagnant", je me vois assis sur un banc avec ma propre fille. J'entends résonner mes propres colères en écoutant "Où c'est que j'ai mis mon flingue?" ou même la suite, plus récente, "J'ai retrouvé mon flingue", mais jamais une chanson n'a décrit ma passion pour les mots aussi bien que celle-là.

Car c'est une passion, il n'y a pas d'autre mot. Je suis un obsédé textuel et aussi bien la lecture que l'écriture m'accompagnent depuis ma plus tendre enfance. J'ai commencé par écrire des poésies - je vous l'avoue, les premières étaient vraiment médiocres, mais c'est l'entraînement qui compte. Je n'ai jamais abandonné. Un jour, j'ai entrepris de mettre des notes et des accords de guitare sur mes rimes et c'est ainsi que mes premières chansons sont nées. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles je me lance dans le "bloggage", pour vous faire partager tous ces petits trésors qui prennent la poussière au fond de ma gratte depuis tant d'années.

Puis, il y a deux ans, j'ai décidé de tenter la grande aventure, mon premier projet à long terme. Un roman. Une intrigue policière belge ancrée dans la région liégeoise. J'ai l'impression que l'histoire a plu aux quelques personnes qui ont déjà pu en lire une première version. Certaines m'ont adressé des critiques très constructives qui me permettent d'avancer. Venez de temps en temps me rendre visite sur ce blog, je vous tiendrai au courant.

De temps en temps, j'interromps ce projet de longue haleine et je participe à l'un ou l'autre concours de nouvelles, histoire de m'essayer à d'autres genres. Ce blog sera aussi pour moi l'occasion de les partager avec vous.

Soyez les bienvenus sur ce blog. N'hésitez pas à commenter les articles qui vous interpellent et à les diffuser autour de vous.

Bonne lecture.

Julien.