mardi 14 février 2017

Ce que j’ai appris à éviter avant de publier mon roman en auto-édition.


Cet article s’ajoute à une longue série disponible sur internet, mais peut-être aidera-t-il quelqu’un dans le besoin, débutant dans l’auto-édition, tel que je l’étais il y a encore quelques mois. Je ne me considère pas comme étant un expert pour autant, mais l’auto-publication de mon roman m’a permis d’acquérir une certaine expérience dans le domaine, fruit de longues recherches sur la toile. 

Nous sommes en 2017 et publier le roman sur lequel on travaille depuis des mois (voire des années) est désormais à la portée de n’importe qui. Nombre d’imprimeries offrent aux auteurs un service gratuit d’impression à la demande et vantent la simplicité de voir son livre imprimé, relié et disponible à la vente sur une plate-forme en ligne. Que de demander de plus quand on fait partie des 96 pour cent d’auteurs refusés par les maison d’éditions traditionnelles ? 

Je remarque cependant que la facilité avec laquelle l’auteur s’auto-publie peut être accompagnée d’un certain amateurisme qui risque de porter préjudice. C’est pourquoi je trouve opportun (et important) de vous faire part de mon expérience personnelle. 

Vous êtes seul responsable du contenu que vous publiez.


Je remarque souvent au fil des commentaires sur les réseaux sociaux une confusion entre édition et publication. Pour beaucoup, quand le livre est terminé et disponible à la vente, il est édité. Non ! Il est publié, ce qui représente une énorme différence. Un livre édité est passé par une maison d’édition, ce qui signifie que l’éditeur a, à ses frais, fait corriger professionnellement le manuscrit, a fait réaliser une couverture par un graphiste ayant fait ses preuves et a formaté votre document Word pour son impression.

Un service d’auto-édition ne fait rien de tel. On imprimera ce que vous enverrez tel quel, à moins que vous ne les engagiez à titre personnel (et donc de votre poche) pour réaliser les corrections ou la couverture. Ce n’est pas un reproche que je leur fais, car les choses sont claires dès le début. Cependant, si, comme moi, vous hésitez à débourser plusieurs centaines d’euros dans la réalisation de votre premier livre et voulez quand même tenter l’expérience de l’auto-édition, vous devez garder plusieurs choses à l’esprit.

L’orthographe.


J’ai une formation de professeur de français, ce qui me donne, du moins le pensais-je au début, un statut de correcteur professionnel. C’est vrai, que fait un professeur de français toute la journée si ce n’est des corrections ? Imaginez mon effroi lorsqu’un ami à qui j’avais fait lire le manuscrit me l’a renvoyé avec en commentaire : « L’horrographe et toi, ça fait deux ». Des fautes d’accord, de grammaire, de lexique, etc. alors que j’avais déjà relu deux fois et corrigé énormément d’erreurs. Ne faites pas confiance à votre orthographe, si calé que vous le soyez dans votre vie privée et/ou professionnelle. Utilisez un logiciel comme Antidote qui retrouvera un grand nombre d’erreurs et vous indiquera les passages où il pourrait y avoir des fautes. Le logiciel met également en évidence les répétitions de mots. Laissez votre manuscrit se reposer quelques semaines avant de le relire. Et relisez plusieurs fois, sur écran et sur papier, à voix haute et à voix basse et en vous concentrant sur chaque mot. Ne lisez plus votre histoire, posez les yeux pendant deux ou trois secondes sur chaque mot et demandez-vous s’il ne faut pas un accord. Si vous vous en sentez capable, lisez votre livre à l’envers pour vous concentrer sur les mots et non sur l’intrigue.

Le formatage.


Un ouvrage qui m’a beaucoup aidé, c’est celui-ci :

« Présentez votre manuscrit littéraire comme un pro en cinq étapes » de Dominic Bellavance.

https://www.amazon.com/Presentez-manuscrit-litteraire-etapes-French/dp/1522869441

Ce livre s’adresse aux auteurs désireux de voir leur manuscrit atterrir sur le bureau d’un éditeur et de laisser une bonne impression. Mais certains conseils s’appliquent également aux auteurs auto-édités. 

Le tiret cadratin.


Un des chapitres les plus importants concerne l’utilisation du tiret. Pour écrire des dialogues, on utilise le tiret cadratin (−) qui se différencie du tiret normal que l’on utilise pour écrire un mot composé (-). Vous me direz qu’il s’agit d’un détail, mais il a son importance et peut être facilement évité. Un livre qui ne respecte pas les normes de typographie, c’est comme des pâtes sans sel. C’est un détail que le lecteur (ingrat) ne remarquera pas, mais qui lui sautera aux yeux négativement si vous ne le faites pas. Si l’intrigue l’accroche, il continuera peut-être mais vous excluez d’office tous les puristes qui vous catalogueront d’amateur avant même d’avoir pu donner une chance à votre histoire.


Les alinéas.


Le style français demande encore et toujours un alinéa en début de paragraphe. Celui-ci ne doit pas être grand (5 mm suffisent), mais il doit être visible, même devant les dialogues.

La police de caractère.


Si vous voulez soumettre votre manuscrit à une maison d’édition, pas de fioritures. Times New Roman est parfait. Une interligne de 1,5 et les marges standards de Word. Si vous utilisez cette police lors de l’impression de votre roman, attendez-vous à recevoir les critiques de ces mêmes puristes qui ne vous pardonneront pas de ne pas employer le tiret cadratin. Times New Roman, Arial et Calibri sont des polices de caractères utilisées dans la vie quotidienne, mais inadéquates dans le domaine littéraire.

Garamond reste la police littéraire la plus employée. J’ai moi-même hésité à l’utiliser, mais elle m’a posé un problème de taille. Je me suis rendu compte qu’en taille 12, Garamond était beaucoup trop grand par rapport aux marges que m’imposait l’imprimeur, tandis qu’en taille 11, le texte était presque illisible. J’ai résolu le problème en utilisant Book Antiqua, une police plus compacte mais lisible malgré tout. D’où mon prochain conseil : imprimez une ou plusieurs pages de votre roman avant de l’envoyer à l’imprimerie et vérifiez la lisibilité. Certains auteurs auto-édités n’hésitent pas à acheter en ligne une licence pour une police de caractère professionnelle. Si celles de Word ne vous satisfont pas, vous pouvez en faire autant, mais posez-vous la question de savoir si cela en vaut la peine. Cherchez sur internet des témoignages d’auteurs et renseignez-vous sur les expériences qu’ils ont pu faire avec une écriture payante.

Après ce tour d’horizon des erreurs les plus faciles à éviter, il ne me reste qu’à vous souhaiter bonne chance dans la réalisation de votre projet. N’hésitez pas à laisser vos commentaires si vous avez des questions ou si vous désirez compléter la liste.

Cordialement,

Julien.